Quelles sont aujourd’hui les traces et les non-dits liés à la colonisation qui persistent ? Le sujet des restitutions de nos patrimoines culturels spoliés pendant l’époque coloniale en Afrique fait l’actualité depuis plusieurs années. La colonisation allemande en Afrique n’a pas échappé à la question des objets sacrés exposés dans les musées : le trône du sultan Bamoun Ibrahim Njoya est exposé dans le museum Fur Volkerkunder à Berlin. Le pillage d’objets patrimoniaux, parfois en complicité avec certaines autorités autochtones locales, a rempli musées et collections privées. Les objets dépossédés de leur terre d’origine se désacralisent et se transforment en biens économiques pour une société postcoloniale.

En disparaissant, ses objets ont emporté avec eux leur histoire, mais aussi la trace de ce que les ancêtres conservent et lèguent aux générations futures. Déportés, leurs chairs meurtries par les traces coloniales restent dans nos mémoires, leurs âmes résident dans nos esprits.

C’est dans cette idée que les deux artistes du Togo et du Cameroun à travers la danse, la performance et la sculpture, tenteront de questionner dans un premier temps les sujets sacrés et les non-dits de leur histoire, dans un second temps une création artistique bien au-delà des masques qui deviennent nos mémoires qui se dévoilent.